La violence conjugale touche la plupart du temps les femmes et représente un phénomène relativement courant au Canada. En 2001, Statistique Canada évaluait que plus d’un demi-million d’enfants étaient exposés à de la violence conjugale. La violence conjugale implique des comportements de violence soit physique, psychologique, sexuelle ou économique. Les comportements de violence imprévisibles génèrent souvent un climat de tension.
Des études indiquent aussi que enfants témoins de violence conjugale sont eux-mêmes plus à risque d’être victime d’abus physique. La violence conjugale entrave le développement de l’enfant en instaurant un environnement familial insécurisant et instable. Selon l’article de Racicot et ses collègues, l’enfant témoin (directement ou indirectement) de violence conjugale peut ressentir de la honte, de la culpabilité, voir le monde comme un lieu dangereux et afficher des enjeux d’attachement et des difficultés relationnelles (ex, isolement, reproduction des comportements violents). L’article de Racicot et collègues regroupe des résultats d’études portant sur les effets de la violence sur le développement de l’enfant. Citons parmi ces résultats qu’il a démontré que les enfants exposés à un tel phénomène affichent une moins bonne estime de soi, plus de troubles intériorisés et extériorisés, des symptômes post-traumatiques, des retards cognitifs, des difficultés langagières, des problèmes de mémoire, des ennuis de santé physique. Les auteurs citent des études qui démontrent aussi que ces enfants, à l’âge adulte, tendent à reproduire en relation intime des comportements violents ou à avoir des problèmes de consommation de substances. Ces résultats nous démontrent en somme qu’il est important d’aller chercher de l’aide comme parent si nous sommes victime de violence conjugale, car cette situation à d’importantes conséquences sur notre enfant.
D’après l’article de:
Karine Racicot et al., « Réduire les conséquences de l’exposition de l’enfant à la violence conjugale : pourquoi miser sur la relation mère-enfant ? », Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale 2010/2 (Numéro 86), p. 321-342. DOI 10.3917/cips.086.0321.