L’article de la semaine dernière portait sur la violence conjugale et les conséquences de celles-ci sur le développement de l’enfant. Cette semaine, attardons-nous à une autre dimension intéressante de l’article de Racicot et collègues (2010) soit le soutien de la qualité de la relation entre la mère et son enfant en vue d’amenuiser les effets de la violence conjugale sur la mère et, conséquemment, l’enfant. En effet, ces chercheurs rapportent des études proposant que la relation mère-enfant soit un facteur de protection pour l’enfant témoin de violence conjugale. Les auteurs de cette recension citent des études qui stipulent que soutenir la sécurité physique de la mère, offrir des services de santé à celle-ci (ex, psychologue, médecin), créer un réseau de soutien social autour de la mère sont des exemples d’interventions permettant de prendre soin de la mère et de la rendre conséquemment plus disponible pour son enfant. Plusieurs rationalisations et mécanismes de défense (ex, déni) sont souvent présents chez la mère.
Ainsi, les intervenants agissants auprès de la mère doivent soutenir chez elle une prise de conscience (graduel) de la violence conjugale vécue afin d’être en mesure d’intervenir ensuite sur la relation mère-enfant. Le travail sur la relation mère- enfant implique principalement de soutenir la mère dans sa parentalité. Ce coaching parental implique par exemple d’enseigner des stratégies d’autorité non violentes, des pratiques éducatives positives (ex, renforcement), des techniques de communication favorisant un échange ouvert entre la mère et l’enfant sur la violence vécu…
En conclusion, retenons de cet article que la relation entre la mère et son enfant représente un levier important dans la réhabilitation de l’enfant. Prendre soin de la mère est ici une manière de prendre soin de l’enfant.
D’après l’article de:
Karine Racicot et al., « Réduire les conséquences de l’exposition de l’enfant à la violence conjugale : pourquoi miser sur la relation mère-enfant ? », Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale 2010/2 (Numéro 86), p. 321-342. DOI 10.3917/cips.086.0321.